Entrée des artistes....(Libre)

Le destin était certainement l'un des plus grands mystère de ce monde, pour ne pas dire aberration. Beaucoup détestaient l'idée de ne pas avoir de contrôle sur leur vie, s'imaginant un semblant de liberté....Ils avaient tort, à un point que vous ne pouvez pas concevoir....un peu comme ces jeunes, qui trainaient dans l'amphithéâtre, habituellement vide, juste histoire de s'amuser entre eux, s'imaginant qu'ils étaient libre de tout mouvements, de toute possibilités, sans être visés par un quelconque règlement, sans aucune loi.

Ils avaient tort, car toute chose avait sa loi, et le destin en lui-même n'y faisait pas exception. Tout ordre d'événements obéissait à une série de lois telluriques régissant l'ensemble des mondes éthérés et terrestres. Ce qui était sur, c'est que ce soir, ces jeunes allaient avoir la frayeur de leur vie, pour ne pas dire "mourir de trouille". Pourtant, la soirée avait plutôt bien commencée. 5 d'entre eux, avec un peu de nourriture, des cigarettes, et une bonne bouteille, venaient de s'installer tranquillement dans l'amphi, après le départ du personnel, sans aucun doute, afin de passer un peu de bon temps, et, pourquoi pas, conclure, par cette belle soirée....C'était le leitmotiv de n'importe quel jeune présent dans cet établissement. Une vie simple, souvent ennuyeuse, pour ainsi dire......répétitive, et pourtant, tellement calme, que n'importe qui ayant vécu l'enfer, l'aurait accepté sans aucun problème.
Ce soir, leur vie, et celle de l'ensemble des habitants de cet endroit, allait changer à tout jamais avec l'apparition d'un être inattendu.

Peu importe le jour ou l'heure, seul importe le déroulement des faits, tandis que, s'amusant et buvant, les élèves purent voir un premier flash illuminer la salle, dans un semblant de bruit d'explosion....Puis un autre, quelques millisecondes après, jusqu'à ce que le phénomène commence à se repeter, sur un temps ne dépassant pas les 3 secondes, où flashs et bruits d'explosions se succederent à une vitesse plus élevée, avant de finalement voir un vortex s'ouvrir avec fracas, expulsant deux ombres qui partirent d'écraser dans le décor, alors que le passage se referma. Les dégats que ce phénomène venait d'engendrer n'étaient rien, à coté de ce qu'ils furent témoins.
Sièges et planchers furent arrachés par l'impact violent des deux ombres hurlantes, soulevant un peu de poussière dans la zone.
Quant aux élèves, surpris par les faits, ils n'en menèrent pas large, et alors que l'un d'eux voulu s'approcher pour voir ce dont il s'agissait, quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il se reçut un coup de la part d'une tentacule visqueuse, en pleine figure, l'envoyant à son tour s'écraser contre le décor. Le monstre fit alors son apparition. Physique humain, mais deux tentacules lui servant de bras, et une tête qui rappelait celle d'un zombie à moitié dévoré. Difficile de dire d'ou il sortait, mais il prit vite une autre élève en grippe, s'apprêtant à lui cracher une substance à la figure......Et c'est ce qu'il fit.

La jeune fille hurlait, scandait sa terreur, se disant que sa vie, aussi ennuyeuse fut elle, allait se terminer de la plus atroce façon qu'il soit, défigurée par une créature abjecte, une abomination sans nom, rieuse à l'idée de la faucher et de la dévorer ensuite. Pourtant le monstre déchanta très vite lorsque, ayant craché son acide, ce dernier vint à s'écraser contre un des sièges arrachés maintenue en l'air par une ombre gigantesque. Tenant fermement le siège, l'ombre la balança à la figure de la créature qui alla s'écraser dans le décor, sous la surprise des autres élèves.
D'une voix rauque, presque sépulcrale, l'ombre eut ces paroles.

"FUYEZ"

Arrachant alors les haillons qui le recouvrent, l'ombre dévoila son apparence au grand jour, celle d'une créature au pelage noir recouvert d'un semblant d'armure en cuir, et une épée en bandoulière, tandis qu'il serra les poings....où plutôt ses pattes, extrêmement griffues, luisant presque d'une lueur malsaine.
Sur le coup, ce combattant sortit de nul part ne sembla pas faire attention au décor, au même titre que la créature tentaculaire, tandis qu'ils chargèrent l'un vers l'autre en poussant un hurlement qui se voulait intense, haineux....inhumain. Le choc qui suivit la charge se répercuta dans un écho de tonnerre, presque aussi comparable à la foudre de Zeus, un bruit qui devait sans doute avoir résonné dans l'ensemble de ce bâtiment.
Quant aux élèves, ils venaient de fuir la zone, en hurlant comme des gosses. De là où ils étaient, impossible de les entendre, mais le bordel était tel, que ça allait forcement rappliquer du monde.
Dans ce cas, il fallait tuer le monstre au plus vite, avant qu'il ne fasse une victime.

La créature féline martelait le zombie aux tentacules, de coups tous aussi violents les uns que les autres, provoquant alors l'ire du monstre, qui répliqua par un coup bien placé en pleine figure, envoyant son adversaire dans le décor. Pourtant, ce dernier arriva à se rattraper, et chargea de nouveau son adversaire, mais.....il disparut instantanément de la vision de son ennemi, pour finalement réapparaitre dans son dos, et l'attraper par une des tentacules.

"J'TE TIENS"

Le monstre félin envoya un bon coup de tête dans celle de son adversaire, l'assommant à moitié, mais il n'allait pas en rester là, oh non, loin de là. Il allait vite comprendre ce qui arrivait si on attaquait le voyageur sans nom.
Le monstre tentaculaire put sentir la puissante patte de son adversaire le maintenir par une des tentacules, pour finalement le soulever avec force, et le reclaquer violemment sur le sol, ce qui eut pour effet de lui extirper un cri strident.....puis un autre, tandis qu'il le resoulevait à nouveau, pour l'envoyer manger le sol une deuxième fois.
Poussant cette fois sur ses puissantes pattes, la bete noire executa un puissant saut, toujours en tenant son ennemi, qu'il se mit à faire tournoyer, de plus en plus vite. Une fois à bonne hauteur, il lancea son attaque, où plutôt le monstre chthonien, qui alla s'écraser une ultime fois sur le sol, avec violence. Toutefois, il était encore en vie, mais plus pour longtemps, car déjà, la créature noire entamait sa descente, serrant son poing rageur, en direction d'un monstre au regard effrayé qui ne vit rien arrivé lorsque le poing de son adversaire pulvérisa sa tête, dans une gerbe de sang vert.
La puissance du coup provoqua une onde de choc qui secouèrent quelques sièges de la zone, ces derniers s'écrasant un peu partout dans la salle......Peu importe, car au moins, ça faisait un emmerdeur de moins....et..

"Oh.....merde......"

Celui là avait été malin, tout de même, car bien qu'il se savait déjà mort, il avait eu le temps de sortir une petite lame, et de la planter, non loin du coeur de son meurtrier, qui commencait à vaciller, alors qu'il venait de vaincre son adversaire.
Non, c'était trop bête, pas maintenant.....pas comme ca.....
Le monstre félin put faire quelques pas, avant de se laisser tomber au sol, dos à un mur, apparemment épuisé par la bataille, mais tout aussi éprouvé par la blessure et la quantité de sang qu'il commencait à perdre. 2 cm de plus sur la droite, et le coeur était touché...quelle chance, non?
Au moins, si il crevait, il n'aurait pas à rembourser la casse.....Mais des fois, le destin peut décider qu'il en serait autrement, ce qui impliquerait que ce n'était pas ce soir que Deimos Hallhammer allait mourir.

Démon.

Sans éthique, sans politique.

Démon.

Un mâle perdu dans les entrailles de la Terre.

Démon.

Dans l'antre des sorciers, il attend son heure.

Démon.

Tout est fatal, pour lui, désoeuvré, détruit.

Démon.

Tu crois que tu as un avenir, mais franchement, tu es mort.

Démon.

Démon, Démon, Démon.

Tu te crois perdu ? T'as raison.

Tu es dans ta chambre, au calme. Il te semble si doux, ce soir, que tu ne comprends pas. Tes yeux d'un blanc immaculé fixent le mur comme en attendant quelque Messie. Non, vraiment, tu es complètement stupide ou quoi ? Tu n'es pas complètement conne. Enora. Enora, Enora, Enora. Ce nom résonne dans ta tête comme un volute de fumée, mais ce n'est pas ta voix qui prononce ce nom. C'est une voix grave, sépulcrale. Une voix rauque, à l'intonation douceureuse, mielleuse. Tu sais que c'est mal barré pour toi dès l'instant où tu entends cette petite voix sussurer à ton oreille. Tu le sais, le soir commence, c'est sensé être l'heure où tu vas te coucher, tu n'es pas bien couche-tard. Pourtant, que fais-tu ? Tu t'ennuies ? Tes pieds s'entrechoquent contre le sol. Tu te crois forte, oui. Mais cette voix, tu as l'impression que c'est une partie de toi. Dort-elle, est-elle éveillée ? Joue-t-elle avec tes pensées ? Mais qui est-ce ?

Je suis la partie de toi que tu as oubliée.

Pourtant, rien n'est clair. Tout est expliqué, mais rien n'est compréhensible. Dans ta tête, tes pensées s'entremêlent. Si c'était vrai, maman te l'aurait dit. Elle t'aime, maman, ça se voit, elle t'aime même peut-être un peu trop. Trop collante. Comme si elle cherchait à te protéger de quelque chose... ou de quelqu'un. Maman n'était pas comme ça avant, t'a dit Aeden. Avant, maman était forte, maman était puissante, elle savait garder son sang froid, elle ne pleurait pas, ne poussait pas des cris horribles en concert des tiens, la nuit. Elle protégeait ceux qu'elle aimait au péril de sa vie, sûre et certaine qu'elle pourrait vivre ainsi pour l'éternité. Elle avait du répondant, elle savait se battre et se défendre. Elle avait toujours la parole juste, et sa douceur offrait quelque chose de nouveau à son être. Elle savait faire certaines différences, pour elle c'était le plus important. Oui, Maman était magique. Maman était la plus belle des femmes qui puissent exister. Hebi Mokona. Elle a tellement changé. Tu as du mal à t'imaginer Maman ainsi, n'est-ce pas Enora ? Maman n'est plus comme ça. Elle tremble au moindre bruissement de feuilles, et ne témoigne de l'amour qu'à ton égard. Maman est faible. Maman a peur. Toujours peur. Maman a vécu des choses horribles. Lorsque Mana est morte, lorsque Papa est mort. Mais tu ne comprends donc pas ? Papa est mort, et ça a tué une partie d'elle. Mais non, elle ne peut pas être aussi niaise, aussi fleur bleue. Ce n'est pas Maman, ça. Maman est un ange, d'accord, mais faut peut-être pas pousser, pas vrai ? Allez, marche ou crève. Avance un peu, puis recule. C'est l'heure, pour toi. ça sera toujours l'heure, tu ne pourra jamais y échapper. Tu te redresses de ton lit, essayant de fuir les pensées néfastes que tu as de logées, si profondément à l'intérieur de ton coeur et de ta tête. Il n'est pas trop tard, pas trop tôt. Il est l'heure de ressentir le crime, de goûter à la jouissance, à la puissance de ces maux. Tu vas sortir prendre l'air, tant pis si tu as une peur panique de la nuit. Requiem est avec toi. Ce caracal âgé à présent de dix sept ans. Il suit Enora partout, de la même manière que Mana suivait Hebi. C'est sans doute pour cela qu'Aeden a donné ce petit caracal à l'enfant. Requiem est exactement pareil qu'Enora, même caractère, mêmes peurs, mêmes passions. Il aime réfléchir, et s'écouter parler. Il agit comme l'esprit intérieur d'Enora. Il ne recule devant rien, et face à ses victimes, il est sans pitié aucune. Il ne sait pas faire de distinction entre le bien et le mal. Pour lui il n'y a que l'existence dans l'instant présent. Tant pis s'il est néfaste. Combien de fois Requiem a-t-il séché les larmes de l'enfant lorsqu'elle pleurait dans son sommeil ? Il ne le compte plus. Caracal de Russie. Curieuse coïncidence. Enora. Tu n'as jamais vu tes racines.

Tu as peur de la nuit, mais tu prends ton courage à deux mains, traverse les couloirs d'un pas presque dansant. Ceux que tu croises, tu ne les regarde pas. S'ils te fixent, tu les fixe en retour, et ils s'effondrent au sol, terrorisés. Ils ne comprennent pas. Logique. Tes yeux. Tes yeux si précieux... Tes yeux sont magnifiques, magiques. Pas de colères, pas de peurs, pas de moqueries, pas de taquineries. Tu changes un seul numéro et tout l'avenir est dépeuplé. Tu t'es bien foutu de ma gueule, enfoiré. Maintenant va falloir payer. Dans ta tête se mélangent les pensées disparates des êtres dont tu as rêvé. Cette fille voue une haine presque mortelle pour un homme qu'elle a aimé. Il s'est moqué d'elle, de toute la gente féminine. Il mériterait la mort, mais tu te contentes de menaces. Tu attends ton heure, jeune fille. J'aimerais bien voir ça. Non, vraiment. Arrête de rêver, Enora. Tu vas voir que tout peut changer, tu peux changer. Requiem observe ton regard, et comprend. Dans un ronronnement qui se veut réconfortant, il se frotte contre la jambe d'Enora. La boucle est bouclée, l'apaisement est instantané. Elle a oublié son portable dans l'Amphithéâtre, elle va aller le récupérer, et retourner se coucher. Tout simplement, sans faire de vagues. Emmurée dans un silence, un putain de silence. Enora, symbole de souffrance...

Oh, ta gueule.

Des bruits de lutte et de grands cris résonnent dans l'amphi. Tu ne comprends pas. Légèrement intriguée par les évènements, tu patientes. Tu attends, et lorsque les portes battantes s'ouvrent, un flot monstrueux d'élèves terrorisés fuient à toutes jambes. Et un croche pattes, un. Tu as envie de rire, mais toute cette foule t'étouffe. Tu chutes, tu tombes violemment. Sur les fesses. La colère déclenche ton Aura, qui chasse les importuns de flammes dévorantes. Voilà, là tu vas pouvoir être peinarde. Tu ne penses pas à ce qui a pu avoir terrifié les gens à l'intérieur de cette salle. Tu te dis juste une chose, une seule.

A tout les coups, ton portable, on te l'a chouravé.

Dans la salle, il fait sombre, ça pue. Le sang verdâtre. Ah, pouah. T'en as vu des trucs gore, mais ça c'est l'apothéose. Bon, tu fais quoi ? Tu te bouges oui ? Allons. Marche, cours, crève. Suis le mouvement dans une danse contrebalancée. Un mec est étendu par terre. Le seul des deux qui bouge, mi-homme, mi-chat. Oh, c'est meugnon. Requiem se met à cracher, à la fois de peur et de fureur. Mais toi tu t'agenouilles. Tu vois une plaie béante et du sang s'écouler. Tu as un petit rire nerveux. Tu aimes bien le sang. ça met en appétit. Mais bon, t'es déjà mangé tout à l'heure. Alors tu te contentes d'ouvrir la bouche et de laisser s'échapper ton petit rire légèrement grave.

"Hahaha."

Et puis, tu te ressaisis. Ton rire cesse d'un coup. Tes yeux blancs sont réduits à deux fentes. Tu ne ris plus, ça ne t'amuse plus. Un ton plus normal, à présent. Une vois assurée et calme. Comme un rire infantile.

"Eh. T'aurais pas vu mon portable ?"

Sur le coup, le démon se demandait si il devait rire ou simplement ignorer ce qui semblait être une forme de sarcasme de la part de cette....personne. Hé petite, t'a un monstre félin en face de toi, une anormalité qui sort tout droit de l'imagination des pires sadiques des enfers, et tu te contente de rire, et de demander ensuite où est ton......"portable"....Qu'est ce donc qu'un "portable"??

Inconsciente??? Sure de soi?? Courageuse?? Les hypothèses ne manquaient pas tandis qu'arrachant une partie des haillons de ses vêtements, le démon s'en fit un garrot de fortune....Ca bloquerait temporairement le saignement, mais pas indéfiniment, alors qu'il observait la jeune femme attentivement, ainsi que la créature, pestant et crachant sa colère sur le nouvel arrivant. Cela ne sembla faire aucun effet au mystérieux intrus, qui observant avec attention le décor qui l'entourant.

Majesteux...sompteux, immense, une construction titanesque, un lieu de spectacle, d'histoire, réduit à present à l'état de champ de ruine, de par l'affrontement entre les deux créatures. Inutile de reflechir plus longtemps pour se rendre compte qu'il s'agissait d'un amphitheatre, mais que ce n'était pas l'enfer, ni une illusion pendable de la créature tentaculaire où d'une autre saloperie...Non, le démon félin l'aurait senti, alors qu'il reporta son attention sur la jeune femme, qui devait sans doute attendre sa réponse.

"Non..........Et puis....ou je suis, d'abord?"

Bonne question. Devait il reveler, qu'il y'a encore 2 heures, il se trouvait en Norvege, au beau milieu d'un Temple Souterrain?? Devait il raconter ses pérégrinations, sa recherche d'un passé enfoui, d'une traque sans fin, et d"identité perdue??
La réponse était simple: Que dalle. Et tant bien même qu'au premier regard, Deimos se doutait bien qu'elle n'en aurait rien à foutre. Il suffisait juste d'entendre sa réplique des plus blasées et son petit rire agacant pour se douter que ca devait être une branleuse finie.

"Et....t'est qui, toi??"

Le ton du monstre félin se voulait calme, toutefois un peu grincant, sans doute du à la douleur qu'il devait ressentir à la poitrine. A vrai dire, la patience n'avait jamais été son fort, mais là, il pouvait la remettre au placard, car il n'avait franchement pas de temps à perdre, surtout si en finalité, elle n'avait rien à lui apprendre.

Il devait être vingt heures, une belle nuit sans lune à laquelle s'ajoute des éclairs brillants et des coups de tonnerre à n'en pas finir, j'étais heureux. Je sortis du tiroir de mon bureau l'apogée de mon bonheur, un cigare cubain. L'allume doucement, le fume et en prend soin comme si c'était un trésor inestimable, faut savoir prendre les petits bonheurs de la vie. Pose les jambes sur mon bureau, m'étend sur mon siège en cuir et admire le ciel. Il est déchainé ce soir, à croire que quelqu'un va mourir. Profite de cet instant encore quelque minutes, le sol tremble. Sur le moment je m'interroge, mais après tout vu le climat ce ne devait pas être grave, et puis après tout, je m'en tape. Les évènements qui suivirent se passèrent tellement vite que j'eus moi-même du mal à les interpréter correctement. Premièrement un élève que je hais viscéralement sur le coup entra dans mon bureau sans préavis et en beuglant des élucubrations incompréhensibles. Deuxièmement, sur le moment ca me foutu tellement la trouille que j'en fis tomber mon cigare sur mon beau parquet tout neuf en plus de m'avoir fait fait un bon assez colossal sur mon siège. Troisièmement il avait carrément enfoncé la porte, nom d'un chien, les poignées c'est quand même sensé servir à quelque chose. Une fois qu'il eut fini de brailler à la manière d'une loutre, je pris à mon tour la parole, d'un ton qui laissait sentir une agressivité contenue, en plus d'être calme, je suis fort.

- Toi, tu te calme et j'espère que tu as une bonne raison pour m'avoir interrompu dans mon... Heu... Temps libre.
- Twist ! Viens tout de suite voir à l'amphithéâtre.
- Rah la barbe, on me l'a déjà faite celle-là, fiche le camps.
Son visage se tord d'un mélange de colère et d'impatience.
- Nom de dieu c'est pas une blague !
- Quoi, le ciel à recraché un démon mythologique en plein sur nous?
- Viens bordel !

Je sentis que c'était sérieux, après tout, quel intérêt aurait-il à me mentir? Si il le faisait la salle de torture aura enfin une utilisation digne de ce nom ! Je me lève, il sort en courant, s'arrête pour m'attendre toujours avec un air impatient. Je marche doucement, m'attendant à ce que des gens me sautent dessus en criant "surprise", débile non? Il avait déjà traversé le couloir et m'attendait à l'autre bout avec un regard qui semblait dire " Mais grouille ! " Je commençais à marcher plus vite, toujours suspicieux. Il entrait dans l'amphithéâtre, je le suivis. Tout ce que je peux dire c'est que l'odeur était vraiment crade, et que... Bordel, mon toit !!! La salle ressemblait à un champ de bataille après la venue au combat d'une armée de golems de pierre. Mon visage se tordait à son tour d'incompréhension et de rage. Je voyais une autre élève, de dos, qui semblait vaguement parler à quelqu'un. Je m'approche, l'air fulminant. Puis vaguement déçu en voyant qu'un démon à l'allure de chat était là. Plus je m'approchait, plus l'odeur devenait insupportable. Ce qui était un exploit en soi vu notre nouvelle aération de plafond. Je me tourne, un autre démon était affalé sur un tas de ce qui semblait avoir été des chaises auparavant. Je me trouvais tout près de l'autre démon et failli rentrer dedans, faute d'attention, je m'arrête. La jeune fille qui était à coté de moi me fis un geste de la main d'un air las, avant de s'assoir juste a coté sur une des rares chaises qui restaient. Je me baisse au niveau du démon. Je regarde attentivement ce pourquoi il se tient fermement la poitrine, une lame semblait y être passé.

- Les démons Tornos, belle saloperie hein?
M'allume une cigarette
- J'espère que t'as des raisons valable d'avoir saccagé ma déco.
Il allait parler, je l'interrompis.
- Avant qu'on discute des soins que tu risque de recevoir, j'aimerais des explications.

Il n'était pas mauvais, je l'aurais sentis. Mais alors nom de dieu qui est-il??

Tu veux le retrouver, ce putain de portable.

Haha. Comment tu vas faire si tu le perds ? Tu as payé une somme gargantuesque pour elle. Faut pas déconner, si tu le perds, c'est que t'es vraiment une débile. Tu fais attention à rien. Ta mère va t'engueuler, et tu vas pas apprécier, mais après tout c'est normal n'est-ce pas ? Tu es un peu faiblarde, quand même. Non, vraiment, tu crains Enora. Qu'est-ce qu'on va faire de toi si t'es même pas capable de préserver tes affaires ? Tu peux pas faire attention non ? L'avantage avec toi c'est que tu t'engueules toute seule. En fixant la chose affalée par terre qui te demande ton nom. Mec, je ne donne mon nom qu'aux personnes pour qui j'ai une véritable estime. Je n'en ai aucune pour toi. Faiblard allongé sur le sol, écrasé par le poids de la souffrance, détruit par les légendes. Je ne veux pas voir ta sale tête, mais je suis sûre que c'est toi qui m'a piqué mon portable. La bestiole au fond a foutu un bordel pas permis, faut croire. C'est mal rangé dans ce amphi, comment voulez vous que dans ce bordel je trouve quoi que ce soit ? C'est impossible. Si vous rangez vous retrouverez mon portable. Enora, la ferme un peu. Cette bestiole te fixe comme si elle allait te bouffer et tu n'as pas peur ? Pas de raison d'avoir peur. Il est étalé. Il pisse le sang. C'est assez marrant. La déco est pourrie. Faut pas croire, ce château est une vraie ruine. Qui sait, peut-être que là où je suis née c'était pareil. Eh les mecs, quelqu'un à une feuille ? Je me sens d'humeur créatrice. J'ai envie d'écrire. Enora. Enora. Le nom répété comme une malédiction. Elle s'avance et domine, de toute sa hauteur, la chose faible qui demande son nom et où il se trouve. Moi je m'en fous, hein, de toute façon. J'en ai aucune utilité de mon portable, si ce n'est de toujours appeler ma mère ou mon oncle, pour une raison X ou Y. Au pire s'ils sont pas contents ils m'en achèteront un autre. Ils sont tellement vieux qu'ils sont riches comme chrésus. Faut pas croire, on a des ressources dans la famille Grey-Mokona-Metsugo. J'ai demandé à ma mère pourquoi je ne portais pas le même nom de famille qu'elle. La réponse fut évidente, inévitable. Elle fusait comme de la roche. Elle m'est entrée dans le corps pour ne plus jamais en sortir. Mon père s'appelait Metsugo.

Fushi Metsugo.

Quelle ironie, de crever quand dans son prénom même, on porte le nom de l'Immortalité.

"Mon nom, on s'en fout."

De toute façon, c'est la vérité. Mais quand la porte s'ouvre à nouveau, je sens que je vais pas pouvoir m'en tirer à grand coups de cuiller à pot. Je vais devoir m'expliquer et me justifier, et ça, ça me fait grandement chier. Je n'ai pas ma place ici, vu que le pauvre mec m'ignore comme une vieille chaussette au fond du placard pour pouvoir observer la bestiole avec autant d'intérêt que possible. Pitoyable. Ils sont pitoyables. De toute façon ça m'amuse. Alors je reste, les bras croisés, observant l'échange qui se produit face à moi, un échange à la fois silencieux et bruyant. Quoi, tu veux soigner ce machin ?! Mais bordel, vous ne comprenez vraiment rien à rien. Quand on est blessé on l'a mérité. Si notre corps se soigne tout seul c'est qu'on est apte à continuer à vivre. Si on crève, c'est qu'on était faibles à la base, et qu'on ne méritait pas de survivre en monde hostile. On appelle ça la sélection naturelle, mec, et tu y fais affront. Mon regard se fait agacé. Mes yeux se glacent. Je ne sens rien, rien d'autre que l'Aura qui était déjà présente en moi. La peur du monde. La peur de la nuit. J'ai peur de la nuit. Requiem ne dit rien, il s'est arrêté de cracher. Il a cessé ses conneries, c'est une bonne nouvelle, non ? Non ? Bon, tant pis. Je caresse mon caracal du bout des doigts, plongeant ma main dans sa fourrure chaude. C'est un violent, mon Requiem. Alors l'autre prend la parole, demande ce qu'il s'est passé. Il est con ou quoi ? Attends, garçon, t'as perdu la vue ou c'est moi qui ait un bug ? La salle est entièrement détruite, il y a des dépots et des déchets partout. En plein millieu il y a un truc tentaculeux au sang vert qui a poussé son dernier râle d'agonie il y a dix minutes. Et lui, cet espèce de félin aux allures salvatrices, qui nous croyaient incapables de se débrouiller tous seuls. Ici c'est pas une école de bisounours. Faut le savoir. Je sais que notre noble directeur a deviné ce que je pense, sans lire dans mes pensées. Twisted Fate, s'il te plaît, arrête de poser des questions à la con, tu seras gentil. Tu nous évitera bien des indispositions. Je me penche vers la petite personne à large tête de chat, sans même prendre en compte les choses. Je lui sussure des mots à l'oreille. Nan, je déconne. J'ouvre simplement la bouche et lâche sur un ton grave.

"Tu sais quoi ? J'aime pas les héros."

Me relever avec lenteur, observer le dirlo, et lui poser une simple et conne question. Merde à la fin, il me faut ce portable, c'est une question de vie ou de mort. Il va m'envoyer promener, mais peu importe. Après tout, je suis habituée. Une question candide, ridiculement stupide.

"Dites, vous auriez pas vu mon portable ?"

Musique d'ambiance: Witchcraft

"Héros?? T'a bien regardé ma gueule, gamine??"

Le ton que la créature employait se voulait des plus agressifs, sur le coup, comme si l'imbécilité lâchée par la gosse l'avait agacé....et ne vous y' trompez pas, car c'est exactement ce qui venait de se passer. Les héros, c'était une des plus belles conneries hypocrites qui existaient, et la seule chose qui était vraie sur eux, c'est qu'ils crevaient à la pelle, ne laissant derrière eux que souvenir et cadavres bouffés par les vers, avec un regard qui vous froid dans le dos, un regard empli de terreur, de regrets, comme si il aurait voulu, à ce moment précis, changer sa vie.

*Hé duconne, moi, je t'ai rien demandé à part "Qui t'est", et "Ou je suis", mais je t'ai pas dit "Aide moi" ou "Soigne moi", malgré cette blessure qui m'a mis k.o....Cet enflure devait surement avoir utilisé un poison paralysant, où un truc du genre, histoire de bien me savater la tête ensuite.....*

Belles pensées, non?? Le monstre se demandait comment elle réagirait si elle pouvait les entendre. Si elle s'imaginait qu'il allait la supplier, elle avait tout faux, car le monstre félin n'était pas du genre à se comporter de telle manière. Non, il s'était toujours démerdé en cas de problèmes, avait toujours su tirer parti de la moindre situation tendue, et savait renverser n'importe quelle situation à son avantage.......comme si, à l'image des chats, celui lui était instinctif.....ca s'appelle "La survie".
Hé ouais.
Le type qui venait d'arriver paraissait nettement moins hautain, plus curieux, bien que Deimos pouvait sentir une certaine colère émaner de lui....pas étonnant au vue de la refonte de la déco, et du macchabée bien saigné qui se trouvait pas loin, mais avant tout, c'était un connaisseur, car il reconnut bien vite la saloperie qui gisait dans une flaque verte visqueuse. Son sang sentait le pourri, comme un cadavre oublié dans une benne à ordure un jour d'été. Ça fouettait tellement que ça pouvait donner envie de gerber.
Pourtant, le monstre n'en fit rien, se contentant d'observer le type en face de lui. Bien que coléreux, il semblait curieux, observant trait par trait la créature, s'attardant sur les moindres détails de son apparence....c'était pas tout les jours qu'on croisait un truc ressemblant à un chat sur deux pattes, vous en conviendrez. Tout ce qu'il voulait, c'était une explication, que la créature ne serait pas capable de lui donner.....Ça ressemblait vraiment pas au Japon, ici, c'était au moins la certitude qu'il pouvait avoir.

"J'en sais rien..........je ne sais même pas où je suis........Tout à l'heure, je me battais contre leur clan..", disait le démon, tandis qu'il pointa la patte vers le cadavre du démon, fraichement refroidi.

".....Puis, je me suis retrouvé ici, avec lui, alors qu'il voulait transformer d'autres gens en repas."

Dans un sens, c'était sa faute, même si il ne pouvait expliquer l'enchainement cohérent de cette histoire. Il n'y avait rien de difficile à expliquer dans ce qui aurait pu être une jolie fable.....si elle n'était pas emplie uniquement de vérité. Où était il?? Qui étaient ces gens, qui se tenaient en face de lui, ainsi que ceux qu'il avait sauvé du monstre?? Avait il changé de monde?? D'époque??.....Non, pas de monde, car l'afflux de magie qu'il ressentait d'habitude était le même...Mais quant à l'époque.....

"Qui est tu?? C'est quoi, ici??"

Ça pue toujours ici, et ça va durer encore quelque jours je le crains. Cette sorte de démon à un sang comparable à de la glu. Donc pour dégager toute cette merde puis rénover... J'espère vraiment que ce gros matou à les poches pleines... L'espoir fait vivre. Je prenais soin à observer la créature, qui faisait bouger la poussière à ces pieds et trembler le mur sur lequel il était appuyé rien qu'en respirant. Intéressant, je n'avais jamais vu cette sorte de démon auparavant. Je le tuerais bien pour pouvoir le disséquer. Non, ce serait stupide... Comment allait-il me rembourser ensuite? Bref, j'attendais la réponse de la créature mais il semblerait que la jeune Enora aille eu une chose assez importante à nous dire pour interrompre ma réflexion.

- Tu sais quoi ? J'aime pas les héros.
Elle se releva de son siège puis lança avec un air grave:
- Dites, vous auriez pas vu mon portable ?
Je me retourne vers elle.
- Tu l'as laissé sur la table d'entrée

Puis reprend ma conversation avec le démon, qui semblait vouloir dire quelque chose, je reposa donc ma question d'une manière simple et compréhensible car après tout, il est possible qu'il ne parle pas bien notre langue.

- Qui es-tu et pourquoi tu es la?
- J'en sais rien..........je ne sais même pas où je suis........Tout à l'heure, je me battais contre leur clan.
Le démon pointait de la patte le cadavre puant du Tornos.
- .....Puis, je me suis retrouvé ici, avec lui, alors qu'il voulait transformer d'autres gens en repas.

Tout cela n'avait pas une grande cohérence, il fallait bien l'avouer. Sur le moment j'ai pensé que le démon se moquait de moi. Aucune idée de quelle bonne raison il aurait de faire cela surtout dans son état mais son histoire n'avait aucun sens. Peut-être justement car elle n'en avait aucun je devrais le croire, s'il mentait il aurait inventé quelque chose de plus plausible. Enfin bref, pour l'heure je devais le transporter à l'infirmerie. Une fille passa derrière moi, je me retourna et vit qu'elle avait la moitié de la tête qui semblait rongée par de l'acide. Mon dieu. Puis elle s'arrêta devant moi, je pu distinguer un grand sourire sous sa face ravagée, ensuite son visage se raffermit, sa peau se raccrochait reformant son nez, sa bouche. Etc. Quand elle fut à nouveau normale elle haussa les épaules puis sortit assez vite, sous mon regard interloqué. Je me retournais vers le démon, sortit mon paquet de carte puis aligna le jeu de façon à former une sorte de moyen de transport plat, en forme de rectangle.

- Tu peux te lever, démon?

Sa réponse laissait entendre qu'il préfèrerait s'arracher un œil et le manger, ce que je pouvais comprendre. Puis j'apperçu Enora à nouveau, qui venait de ré entrer dans l'amphithéâtre. L'air fumant, apparemment son portable n'était pas sur la table d'entrée.

- Tu tombe bien toi, tu peux le mettre la dessus?

Après tout, c'était une démone, elle avait bien plus de force que moi.

Alors ça c'est trop fort. Pour l'heure, on ne regarde rien, on ne fait attention à rien, et on aurait besoin de mon aide ? C'est trop mignon. Je vomirais si je me rappelais comment on fait. Je vomirais. Mais non. Tu entends ce son ? Le signe de ta rédemption. Nan. Haha, tu y as cru ? Je déconnais, mon poussin.

Pour l'instant, tout est calme.

Il ne faut pas grand chose pour que ça avance. Une petite note dite sans superflu. Une petite note, reprise par un petit air. C'est beau. Quelques effets majeurs. Le sourire qui apparaît ? Non, pas encore. Tu ne peux pas savoir tant que tu n'as pas écouté. Tu ne peux pas comprendre cette beauté, tu ne peux pas assimiler le bien que cette écoute te procure. Pour l'heure, la seule chose qu'il t'arrive, c'est un apaisement clair, net et précis. Mais non. La voix se fait rocailleuse. L'ambiance est lourde, la douleur est forte. Tu crois pouvoir t'en sortir ? L'apaisement était de courte durée. Il a fait mal, si mal. Il a blessé la moindre petite parcelle de ton corps. Il a tué le petit bout de ton être qui restait. Cette voix rocailleuse qui résonne, qui t'attrape par le cou et t'oblige à te soumettre. La nuit du chasseur. Tu croyais pouvoir échapper à cette sentence. Mais tu ne peux pas y échapper, Enora, tu n'as jamais pu. Tu as toujours été bercée dans des cauchemars. Tu as toujours été emplie dans des rêves lointains qui ne t'ont jamais quittés. Un choc t'a bercé dans une enfance presque définitive. Mais maintenant tu te relèves, tu passes à l'âge adulte. Tu grandis tellement vite, Enora. Dans ta tête, c'est un poison qui brûle. Tu crois que tu peux t'en sortir, mais la douleur n'a jamais pu te laisser en paix. Pour toi tout résonnait comme un feu qui te dévorait les entrailles. Elle te mordait. Elle t'apaisait, puis faisait couler son sang pour te nourrir. Mais tu ne lui as jamais témoigné la moindre gratitude. Pour toi, tout te revenait de droit. Je ne crois plus en rien pour toi, ma jolie, ma douce, ma tendre. Voilà les phrases que la petite voix te répétait, encore et encore. Aucun moyen de te faire craquer, pas vrai ? Un cocon ardent, une place sans cesse reprise par les êtres qui ont dévoré ton âme pour les transformer en buissons ardents. Tu ne comprends toujours pas qu'il est temps pour toi de penser à autre chose que te faire dévorer par l'inconnu ? Mais non. Tu préfères avancer et reculer, avancer et reculer, comme si ta vie en dépendait. Tu espères, ou tu meurs ? Tu ne peux pas savoir. L'éveil est lancé, la mort est dans ton camp, elle t'embrase de douleurs et de chagrins aussi piquants les uns les autres. Cadeaux de noël. ça tue pas vrai ? Amuses toi. Détends toi. Cours, cours, vers le couchant, comme si ta vie en dépendait. Cours et danse, vole et roule, laisse toi aller dans le noir de ton propre esprit, et réveille la. Réveille la, tu entends ? Tu ne peux pas t'en faire une ennemie. Elle est si douce, si mordante aussi. Elle peut te faire découvrir de grandes choses. De si grandes choses.

Mais lorsque l'autre te fait croire que ton portable était dehors pour mieux se retrouver en tête à tête avec la bestiole à terre, ton sang ne fait qu'un tour. Tu te jettes dans l'amphithéâtre à nouveau, à la recherche du précieux objet. Tu furettes dans l'amphi, jusqu'à ce que tu entendes un truc qui te plaît moyennement. Ouais. Tu rêves ou on vient de te demander de relever l'épave au sol ? A la base, t'as failli balancer une réplique bien cinglante mais le dirlo t'a évité de te prendre un coup de latte. Mais c'est jamais trop tard, c'est ça, Nora ? Tu regardes la créature, puis le dirlo, puis la créature, puis le dirlo. Tu sens ta colère qui monte, comme entamant une course folle. Tu te sens endormie et prisonnière de tes sens, comme si la magie avait disparue. Tu les regarde avec mépris. Tu n'es jamais agréable, de toute manière.

"Je ne vole jamais au secours des faibles."

Il est temps. Montre ton changement. Ta peur de la nuit est là. Mais jamais tu ne la montreras. Tu as bien trop de fierté.
C'est ce qui causera ta perte.

"......"

Petite idiote ingrate que tu est, sache que j'ai arraché la tête à de nombreuses autres créatures pour moins que ca. Et c'est d'ailleurs ce que je devrais faire pour t'apprendre les notions de respect, sale petite hybride. Tu empestes le démon, mais aussi la fiente de Vampire, et tu crois supérieure à moi, sale charognarde? Si je l'avais voulu, j'aurais laisser le Tornos te refaire ta petite gueule d'amour. Mais je t'en prie, démoule ta pêche en face de moi que je rigole un bon coup....Tu verra que je manque pas de répartie.

"Tu sais quoi?? Si t'allais plutôt sucer le sang d'un chien errant? Ca t'apprendrais peut etre les notions du respect, sale batarde de sangsue."

Sangsue, l'une des pires insultes aux yeux des vampires, aussi bien purs que metissés soit ils.....Ce que je peux les avoir en horreur, ces salopards...et c'est encore pire. Soyez damnés, maudits morts vivants, vous qui vous fautrez dans le luxe et la fange, festoyant d'orgie sexuelles et sanglantes toutes aussi immondes les unes que les autres, copulant avec le premier suceur passant dans le secteur, un morceau d'humain à la bouche. Vous me répugnez, tous autant que vous êtes ,tas de nécrophilies consanguins. Si je le pouvais, je vous tuerais tous sans hésitation, toi y' compris, toi sur qui je sens l'odeur du sang et de la mort.
Je te sais damnée, tout comme moi, sauf que j'en ai rien à foutre de la redemption, rien à foutre de l'avis des autres, et rien à foutre de tes jugements à la con?
Quoi, c'est mon apparence qui te dégoute?? J'ai peut-être l'air d'une bête sauvage, mais toi, tu n'est rien moins que la rejeton d'un traitre à sa race et d'une sangsue, alors crois moi, tu peux la boucler.

A ce moment précis, je prierais presque les dieux infernaux qu'ils puissent te faire entendre mes pensées. J'aimerais voir la colère déformer ton visage, voir tes muscles se crisper, entendre ton sang bouilloner dans tes veines, pour finalement te voir te jeter sur moi, ce qui me donnerait une raison valable de t'arracher l'énorme melon qui te sert de crâne.
Tu oses me croire faible??? Attends que je me lève et......

"Regarde derriere toi, princesse."

Blessé, affaibli, mais pas impotant, tandis que je me trouvais maintenant dans son dos, à la barbe et au nez de tous dans la salle. Toutefois mon déplacement s'était voulu visible, malgré mon pouvoir....Sans doute un effet du poison qui parcourait mes veines, ce qui ne m'empecherait toutefois pas d'attrapper cette petite présompteuse par la gorge et de la plaquer contre un mur, ma patte resserant l'emprise sur sa gorge.

"......Tu pues la frousse......Sous tes airs, tu n'est rien moins.......qu'une trouillarde qui cache ses faiblesses sous des grands airs...tu me révules, car je te devine sans aucun honneur, ne connaissant rien des lois du champ de bataille...."

Je dessere soudainement l'emprise sur la jeune fille, et la laisse retomber sur le sol, dans un bruit sourd en lui faisant signe de ne surtout rien tenter contre moi, sous peine de le regretter amérement. Qui que tu soit, je te sent mon ennemie, et je l'accepte pleinement.
Je devine ta haine, ta colère. Tu me detestes, nourrissant des envies de mort à mon égard, et certainement les tourments infinis de l'enfer, mais avant ça, tu souhaiterais certainement te charger de moi comme il se doit........Ne t'inquiete pas.....Laisse moi un peu de temps, et je te promets un affrontement comme je les aime.......un duel à mort, une ode aux dieux infernaux de la guerres.......
....Mais cette blessure.....me brule, bouillonne, et me force à poser le genoux à terre, ce qui va sans doute provoquer un ricanement intérieur en toi....Ris, ma fille, ris....Car bientôt, tu ne rira plus.......plus jamais.

".......Poison............"

Je pose de nouveau le genoux à terre, comprenant que ma petite fanfaronnade venait d'accelerer le processus d'empoisonnement. Mais quel con je fais parfois. Sans parler de la façon dont certains élèves m'ont regardé lorsque j'ai attrapée la gamine par le coup......Ils avaient l'air....terrorisé....mais pas par moi. Je sentais leur peur, bien que je n'en étais pas le catalyseur, car leur regard se focalisait sur l'illustre inconnue qui avait eu l'audace de me prendre pour une merde....Et quant à l'autre type, m'est avis qu'il allait me passer un sacré savon....Enfin, je ruinais la déco, j'étranglais une gamine.....c'est sur que ca allait vachement les amadouer, ce petit jeu. Mais bon, au moins, je leur ai fait comprendre que je n'avais pas envie de jouer, et ça, c'était l'essentiel.
Puis là, je me rends compte que j'ai merdé, que j'ai laissé mes pulsions et la douleur guider mes geste, mon comportement, transformant ma logique et ma sagesse, en une colère que je n'avais pas le droit de laisser ressortir.
Ca me prends comme un coup de savate dans les burnes, et j'envisageais tous les scénarios possibles: Soient ils me tuaient pour ce que je venais de faire, soit je me prenais une engueulade severe. L'option de l'interrogatoire n'était pas à exclure, surtout au vue de l'interrogation de l'autre type...tout comme la gosse pouvait décider de m'achever d'un coup de dague bien placé.
Merde, combattre pendant près de 3 heures un clan entier de démons Tornos, et finir betement ainsi, on pouvais sans aucun doute dire que c'était une fin à la con.

Enfin, bon, il ne me restait plus qu'à observer la suite des evenements, et attendre un possible miracle.

Accessoirement il fallait le dire, je détestais l'incompréhension. Quelle plus belle preuve de celle-ci qu'un démon chat tombant du ciel en défonçant le plafond agrippé à un des démons les plus féroces de toute les dimensions. Première réflexion : quel bénéfice retirerait un démon de ce genre à attaquer un Tornos, qui plus est dans la tanière de leur clan, je déduis cela du fait que le tas de chair verte qui reposait au milieu de l'amphi portait l'insigne du chef de clan et que les chefs de clan ne sortent jamais de leur tanières. Ensuite l'émanation magique de l'académie avait du pousser le passage dimensionnel à s'ouvrir a proximité de la dite académie, une sorte d'appel magique, j'avais déjà vu cela auparavant. Pour finir le poison des lames des Tornos avaient un effet différent sur chacune des races de notre dimension, pour le démon chat cela avait du altérer sa mémoire. Cela voulait dire aussi qu'il allait bientôt mourir mais cela on l'avait compris avant. Je n'avais pas remarqué que j'étais accroupi le regard vide vers le démon qui... N'était plus là... Je me retournais, voyant Enora et une grosse silhouette derrière elle. Impressionnant, ce démon blessé à la mort à bougé à une grande vitesse et se tient debout. Cela aurait été encore plus impressionnant si il l'avait fait avant pour se placer sur le tapis de carte que je lui avait fait, mais cela veut dire que sa position actuelle repose sur ses dernières forces, je le croyais plus malin.

- ......Tu pues la frousse......Sous tes airs, tu n'est rien moins.......qu'une trouillarde qui cache ses faiblesses sous des grands airs...tu me révulse, car je te devine sans aucun honneur, ne connaissant rien des lois du champ de bataille....

Enora ne répondait pas, elle semblait choquée mais gardait quand même un air froid malgré la main griffue du démon autour de son cou. Pas que j'approuve entièrement la méthode pédagogique de celui-ci mais il fallait bien admettre qu'il avait raison sur certains points. Ensuite vu la situation, même si je sentais bien que le démon chat ne pourrait pas rester debout encore très longtemps je fis assez vite un conflit d'intérêt. Je n'avais aucune confiance en Enora et qui plus est, elle ne méritait aucune confiance. Ensuite le démon ne semblait aucunement maléfique ni malicieux comparé à elle. Et pour finir tout cela n'avait aucune logique mais je décidais de protéger la petite Enora, même si je sais qu'il n'y aura aucun remerciement par la suite. Le démon mis un genou à terre, toujours en tenant Enora par la gorge en murmurant quelque chose que je n'ai pas compris. Je sortis à nouveau mon paquet de carte normales qui contenait encore cinq cartes. Empilait les dites cartes pour former une sorte de petit mur avant de le projeter sur le démon-chat, qui fit un joli vol plané avant de s'écrouler lourdement sur le tapis de carte que je lui avais auparavant concocté. Je m'approchais du démon, toujours allongé, et sois dit en passant je doute qu'il puisse se relever. M'approchait de son oreille avant de lui murmurer quelque mots.

- Tu ferais un excellent prof
Il ne semblait pas vouloir reprendre la parole mais se contenta de grogner.
- Si tu n'as rien à ajouter je propose d'aller à l'infirmerie.

Bâtarde de sangsue.

Le gros chat face à la panthère. Requiem semble ne pas du tout apprécier l'insulte. Pourtant il reste stoïque et me fixe, avec insistance. S'attend-t-il à de la colère ? Je n'en sais rien. Mais quelle importance finalement. Cet animal me connait trop bien. Pourtant je reste calme alors qu'il m'attrape la gorge et serre. Je suis prête, mon minou, prête à accueillir la mort comme il se doit. Je suis prête à mourir, mais tu aura un petit cadeau tandis que je serais partie dans la tombe. J'aime pas qu'on se foute de ma gueule, mec. Tu n'as aucun goût, tu es stupide et incompétent. Regarde toi, faiblard. Envahi par le poison, tu es incapable de le faire partir. Et tu oses te croire démon ? Non, vraiment. Je n'aime ni les héros, ni les vantards, encore moins ceux qui déballent leur vie comme des gosses de dix ans. Et encore moins ceux qui se font passer pour de sombres et stupides victimes. Tu es un imbécile doublé d'un gros crétin. Mais ça n'a pas d'importance. Tu es mon ennemi, et cela je l'ai bien compris. Lorsque tu me jettes à terre, je reste immobile. La meilleure arme contre un ennemi, c'est l'indifférence. C'est ce que la vie m'a appris. En tout cas, je me complais dans mon insuffisance. Je crois que je pourrais m'en sortir. Et j'en payerais le prix. Pour l'heure, je n'ai d'inspiration que de relever lentement mes jambes. Les replier contre mon corps. Je ne sais pas qui tu es, mais je n'aime pas les faibles. Cette pitoyable petite démonstration de force que tu viens de me faire me laisse entendre que tout ce que tu sais faire, c'est du chiqué. Ou peut-être que je te sous-estime. Il faudra que tu fasses tes preuves. Tu ne comprends donc pas ? Je vais t'avoir et te détruire. Tandis que le machin brun balance ses cartes sous tes fesses, mon corps se relève. T'approche avec lenteur. Se dirige vers le brancard improvisé. Jette un oeil dissuasif au directeur. Tu es un humain. Et j'aime les humains, surtout au petit déjeuner. Alors tu bouges pas. Approcher son visage avec douceur de celui du démon, un calme plat, presque plat. Me pencher, et te murmurer. D'une voix douce, si douce, murmurer. Ne pas te quitter des yeux, c'est t'avoir. Ne pas te quitter des yeux, c'est te laisser crever. Je voudrais te voir mourir entre mes bras; Mourir entre mes bras. Tu n'a pas le choix. Aucun choix. Tu ne peux pas t'enfuir. Je ne peux pas m'en sortir. Je ne peux pas m'en aller. Je ne peux pas y échapper. Et toi, je vais te tuer. Lentement, avec beaucoup de distraction et d'amusement. Tu vas souffrir, beaucoup souffrir avant de mourir. Je remettrai en mémoire les émotions que tu as vécues, celles que tu as oublié. Peu importe les démons Tornos. Pigeon, va. Crétin des alpes. Tu me fais honte, tu le sais ça ? Il n'y a pas à tortiller. Tu es méprisable. Absolument méprisable. Tu ferais mieux de crever. ça nous ferait des vacances. A mon tour. Je me penche lentement, à ton oreille, murmurer.

"Ecoute moi bien, gros chaton. Tu veux savoir qui je suis ? Enora Metsugo, retiens bien ce nom. Et ne crois pas que tu m'effraies. Car les deux seules choses que tu respires, c'est la douleur et la mort, que tu sèmes au quatre vents. Et sache. Que je ne crains aucun des deux. On règlera nos comptes plus tard. Entre quatre yeux."

Pour l'heure, se relever. Ce n'est pas le moment; Je ne suis pas au meilleur de ma forme. J'ai perdu ce putain de portable. ça me prend la tête.

"Viens, Requiem, on se casse."

Un signe de tête adressé, bref, au directeur. Comme un avertissement. Ne te mets pas en travers de mon chemin ou tu mourras. Tu n'as pas le choix, tu n'as plus le choix. C'est la mort qui t'attend si tu continues, tu as compris ? La mort. Réfléchis. Laisse toi aller. Meurs à petit feu. Plus rien ne compte à présent. Tu es mort, tu entends ? Tu es mort. Tu es perdu. D'avance, oui. Tu ne peux pas t'en sortir. Tu es isolé. Tu es imbibé de chaleur et de feu brûlant. Tu n'as pas le choix. Tu dois continuer, ne plus t'arrêter. Touche le paradis du bout des doigts. Et sort par la grande porte, attirée par les cris des élèves. Il est temps de s'amuser. Je sens que la faim apparaît. Je vais aller grignotter. Il te manquera un élève.

Twisted Fate.

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