Bienvenue ! [Libre]

Nous faisons ce qui nous plait, ce que nous prenons en considération. Comme une amertume à peine devinée, nous cherchons le goût, l'amour, la prestation juste. Il faut plaire pour complaire. La clope au bec. Cette délicieuse clope au bec, Sonata l'aime. Sonata l'adule, l'admire. Douce clope, merveilleuse clope. Bonne clope. Mon esprit est limité au pire. Tu as peur ? Sonata, tu as peur ? Non, cet homme la fait rêver. Son visage a tout de l'élégance. La jolie blonde admire, silencieuse, les formes de son visage, le timbre de sa voix, ce timbre légèrement altéré par la clope. Qu'est-ce qui l'amuse ? Rien du tout sans doute. Nous ne sommes rien et tout à la fois, c'est comme une promesse attachante. Un endroit nouveau. Elle le regarde, le regarde, sans sourciller, tandis que tous deux passent la grande porte pour aller taper leur cigarette dehors. Ils sont beaux, tous les deux. Non, en fait c'est ce qu'elle pense. Elle, oui, elle est belle, elle semblerait s'y méprendre à un mannequin. Elle est très jolie Sonata, mais la beauté ça ne fait pas tout. Ma jolie, il faut aussi apprendre à bien se tenir, à bien parler. Lui il est beau et séduisant, sa cigarette lui donne un charme encore plus grand. Sonata Ellia, montre lui de quoi tu es capable. Montre lui ton sex-appeal. Non, allez, fais le rire, sort une vanne, n'importe quoi, merde. Bouge toi un peu. Active. Bouge. Danse. Cours. Mange le. A la sauce harissa. Pour l'instant, tu te contentes de l'observer, silencieuse, et de le remercier pour la cigarette. Il est sympa ce mec. Toi t'en a plus, il t'en file comme ça. S'il pouvait t'en apporter une cartouche... non mais ho, tu rigoles là ? C'est pas l'armée du salut ici. Alors notre belle, sous le charme du beau directeur, commence à sortir lentement... Mais un évènement imprévu fait sauter tous ses plans. Deux évènements en fait. Le premier, c'est cette nana qui se jeta sur les épaules du jeune homme, mangea un morceau de chocolat et s'endormit en bavant. Enfin, s'endormit. Sonata n'y croyait qu'à moitié. La seconde, ce fut ce... machin dans sa tête qui commença à gronder. L'esprit protecteur de Satine se réveillait. Sonata devait partir, et vite. Très vite. Mise en rapport. Elle doit faire attention, jne pas trop s'approcher de l'homme, ou Satine le mordra. Elle s'écarte légèrement, observant avec flegme la jeune fille qui fait mine de dormir comme une bienheureuse, accroché comme une moule à son rocher au beau dirlo, qui semble complètement dépassé par les évènements. Etonnée par la volonté de cette fille à se faire remarquer, la surprise de Sonata se transforme en un rire incontrôlable. Elle hurle de rire, lorsque cette fille, avec ses grosses lunettes, se met à baver allègrement sur le dos de l'homme qui chercher par tous les moyens de se décoller de cette sangsue, sans y parvenir. Elle s'accroche la canaille. Elle la lâchera pas hein. Incroyable. Alors Sonata, perdue dans son rire, décide d'ignorer Satine, au prix d'un beau geste.

Sonata...

Elle attrape la taille de la jeune inconnue, avec un sourire candide. Ses doigts courent sur les côtes flottantes de l'enfant, transformant le tout en un supplice insurmontable de chatouilles interminables. Si elle dort, ça la réveillera, si elle dort pas, ça la trahira. Combien de gens ont été trahis par les chatouilles ? On ne les compte plus. Alors, avec cette amusante conviction de s'être faite chiper, la jeune fille se tord de rire et tombe du dos du directeur avec un bruit sourd. Sonata ne cesse pas de rire. Elle ne peut même plus articuler un mot. Enfin, si. Entre deux hoquets de rire, elle se tourne vers Twisted Fate (dont elle ignore le nom d'ailleurs) et d'une voix tremblante par un rire monstrueusement puissant, parvient cependant à articuler ces mots.

"T'as... du... feu ?"