Nouveau départ [Libre]

S'arrêter. Juste là. Un peu n'importe où. Et faire semblant. Faire semblant de contempler. Faire semblant d'apprécier. De se perdre dans une fascination pour l'endroit. Feindre d'être touché. Leur faire croire qu'on est heureux de s'arrêter après un trajet fatiguant, et d'arriver dans un aussi bel endroit. Alors qu'en fait, on en sait rien. Je n'en sais rien. Aucune idée de la beauté des lieux. Comment voulez vous que je le sache alors que je ne vois rien. Why so blind? Je m'arrête parce que je suis fatiguée. Parce que ça fait un moment que je marche. Parce que je sens que je commence quelque choses de nouveau. Je ne dois plus vivre seule. Je sens l'énergie de couleurs ici. Du blanc, donc du marbre je présume. Mais je résiste à la tentation de le voler de l'absorber. Si je viens là, c'est pour recommencer. À nouveau. Je ne suis pas très sociable. Je sais pas ce que je fait là. Mais je viens pas pour faire le bordel en tout cas. J'ai un pouvoir important. Mais je ne viens pas pour l'utiliser. Après tout ces années de solitude. J'ai choisi. Il faut que je retente une vie normale. Il faut que je reprenne quelques études. Et puis ça ne peut pas me faire de mal. Je suppose. Je ne compte pas me nourrir de couleur. Enfin, pas ici. Pas sur quelqu'un. Peut-être dehors. Allez savoir... N'empêche. J'ai fait des gros effort. Je Me suis même redonnée des couleurs à moi-même. Je fais un peu pâle sûrement, mais bon. Mise à part mes yeux noirs. On devrait me laisser tranquille. Quoique. Étant aveugle je pense que je vais devoir me coltiner quelqu'un au début pour me guider. Merde. Bon. Déjà, trouver l'accueil. Marrant. J'appelle. Mais aucune réponse. Soit l'accueil n'est pas dans le hall. Ce qui est tout de même bizarre. Soit le responsable est absent. Chouette alors. Il ne me reste plus qu'à attendre. Oh joie! Je fais que ça, de toute façon. Tout le temps. Quel pied... Alors je pose mon vieux sac poussiéreux au sol. Et je m'assoie dessus. J'entends un où deux truc craquer sous mon poids, mais rien de cassé je suppose. Je n'est pas vraiment mit de chose fragile. Enfin. J'attends. Et j'entends résonner au loin, quelque part, ailleurs une grande pendule. Tic Tac. Tic. Tac. Je n'entends que ça. Douce berceuse. Je manque de m'endormir. Et Dieu sait si le sommeil ne me ferait pas de mal. Je n'arrive même plus à me souvenir par où je suis passé pour arriver ici. Ni comment j'ai fait... Comment j'ai fait? Bâteau, bus, marche. Beaucoup de marche. Toute la traversée de la forêt, déjà. Et c'est une grande forêt, il me semble. Je ne sais pas, à vrai dire, il me semble avoir perdu la notion de temps. Pas étonnant. Avec tout ça, je ne sais pas non plus à combien de temps ramène la dernière fois que j'ai dormi. Ça doit faire un bail. Alors là, je dis. Pourquoi pas maintenant? C'est vrai, il n'y à personne, c'est un moment idéal. Mais non. Je ne peux pas. Trop angoissée? Peut-être. Mes pensée m'empêche quoi que se soit. J'ai l'impression d'être bloquée. Coincée, là. Comme ça. Perdue. Je ne sais pas combien de temps je passai à attendre ainsi. Perdue dans le vide. Perdue dans l'obscurité. Rien. Perdue dans le néant.
Or donc je ne sais pas, disais-je, combien de temps s'écoula lorsqu'enfin. Une sonorité d'espérance. Un léger bruit. Me sortit de cette étrange monotonie. Je me relevais plus ce bruit augmentais en puissance. Puis. Silence. Les bruits de pas venaient de s'arrêter. Celui qui en était responsable m'avait donc vu. Contact imminent. Inévitable. Mais qu'est-ce que je fou là?