Ton univers. [Twisted Fake, EUH... Fate.]

Tu crois que tu peux échapper à la mort. Au déchaînement total des éléments. Tu es ici sans vraiment savoir pourquoi. Tu te promènes, c'est tout. ça peut arriver non ?

Rien de bien compliqué, en somme.

Non, en général, ce n'est pas compliqué. Tu comprends ? Ce soir il fait nuit, mais tu n'y fais pas attention, Sonata. Ce soir il fait nuit, mais pour toi rien n'est à prendre en compte. Sonata. Tu ne sais pas ce qui t'arrive, toi et ta mère avez suivi le chemin fléché, comme à la recherche d'une espérance. Un tout est parti un moment, il n'a pas voulu vous suivre tout de suite. Tu l'as laissé dans la forêt, comme un chien. Rien n'avait plus d'importance. Plus rien ne comptait. Vanité. Douce vanité. Tu as fait un rêve, cette nuit, un rêve qui n'avait rien à voir avec tous les autres. Sur le coup tu n'as pas compris. Il était si beau, tu en as chaviré. Il était beau, élégant, fort et grand. Tu voudrais bien mettre le grappin dessus, mais il n'est que le pur fruit de ton imagination. Du moins, le crois-tu. Tu n'en sais rien, finalement, tu es tellement conne, Sonata. Tu ne sais même pas si c'était un rêve, ou un simple fantasme. Tu étais dans sa tête, tu t'en rappelles cependant. Tu te rappelles de tout, le moindre petit détail. Que ce passe-t-il dans la tête d'une femme ? Tu l'ignores. Mais tu as envie de savoir. Là, tu l'as su. Et pour l'heure, la narration est encore dans ta tête, pendant que tes pas t'emmènent jusqu'à cet endroit. Le ronron de Satine t'apaise. Sur ton épaule, elle semble dormir comme un bébé. La chance.

"Elle est belle. Elle est si belle. Elle est si belle, sa peau est si douce. Un bijou pour le regard, et pour le toucher. Elle est ma pierre précieuse, mon univers. Oui, décidément, elle est tellement belle. Lorsque ses yeux sont plongés dans les miens, j'ai l'impression d'être invincible. C'est mieux que la cocaïne. Elle est sublime. Hypnotique. A la fois douce et brutale. Elle est si étrange. Si attirante. Ses gestes sont malhabiles, mais son visage est rieur. Il est si beau. Tu es si belle, que je ne vois plus les autres. Alors, comme si nous allions mourir demain, elle dépose sur mes lèvres la fleur d'un doux et tendre baiser. Ses mains entourent mon visage, touchent mes cheveux courts. Une caresse, la première, le long de mes joues. Tu es si belle. J'aime quand tu me le dis, quand tu me le sussure à l'oreille. Je t'aime, dis-tu. Je t'aime. C'est d'une douceur telle que j'ai du mal à m'en rendre compte. La puissance de cet instant. Le soleil éclaire des draps rouges. Tu as voulu te reposer. Tu as dormi, si douce. Tes lèvres viennent de frôler les miennes. Elles sont chaudes et sucrées, tendres, si tendres. A croire qu'elles sont en soie. Ta main court dans mon cou, un frisson me prend, comme à chaque fois que tu fais ça. J'ai du mal à y croire. Que tu puisses me frôler ainsi, seulement me frôler, et provoquer une telle explosion de sensations en moi. C'est magique, électrique. Si j'osais... mais je n'ose pas. Tu m'as dit d'attendre, tu es si fragile. Si petite au fond de toi. Si faible, et si forte à la fois. Tu m'appartiens, je ne t'abandonnerai jamais voilà une chose qui est certaine, au moins. Où es-tu ? Dans mes bras. L'odeur de tes cheveux m'emporte, me délasse. Tu as pansé mes blessures, nettoyé mes anciennes plaies à jamais. Tu es si précieuse, mon plus beau cadeau. Je prends soin de mes présents. Ton corps aux courbes généreuses. Je te murmure des mots d'amour, une main sur tes hanches. Je ne perds pas espoir. L'ode, cette ode. Mes mains te touchent avec réserve. Ne fuis pas, laisse moi te montrer. H. Tu es si belle. Je ne cesserai de te le répeter. Tu es mon bijou. Un saphir éclatant. Ne me quitte jamais, au grand jamais. Sublime créature. Tes je t'aime résonnent comme une musique douce à mes oreilles. Ils sont sincères et dans le fond, je le sais..."

A suivre.

Oui, à suivre. Mais Sonata ne se rappelle pas de ce rêve. Ses pas la conduisent jusqu'à un escalier, qu'elle gravit avec une lenteur calculée. Elle ne sait pas où elle est, ni comment elle est. Elle voudrait juste s'en sortir, encore une fois. Trouver quelqu'un, et le garder rien que pour elle. Elle voudrait ne pas s'en séparer. Elle ne voudrait plus que le protéger. Mais le trouver, c'est si dur. La belle blonde ignore ce qu'est un homme. L'innocence se peint dans ses yeux clairs comme une beauté d'ivoire. Elle est si belle. Ses yeux blancs pétillent. Elle a vu une autre jeune fille avec des yeux comme les siens. Chose étonnante, d'ailleurs. Elle qui pensait être unique. Mais l'autre semble être son inverse. Elle dégage un air malsain, cruel et sadique, sans coeur aucun. Il lui semble qu'elle et elle sont différentes, si différentes. Mais peu importe. Pour l'heure, elle regarde dans l'animalerie. Elle sent quelque chose. Des bêtes, partout, et pas que des trucs qu'elle connait. Elle renifle les cages, comme un animal. Elle se penche et sent l'odeur des bêtes enfermées. Elle sent et détermine leur sexe et leur état d'esprit. Ils sont en bonnes santé. C'est ce qui importe le plus.

Mais lorsque le grincement de la porte retentit, elle ne l'entend pas. Elle est occupée, la tête baissée vers une cage, à sentir l'odeur d'une sorte de mulot. Lorsqu'elle entend des pas derrière elle, ils sont déjà très près. Sursaut. Retournement. Merde.

Haha. La honte. Grillée en train de sniffer des cages...

"Monsieur le directeur..."